De Las Vegas vers le Canada.

Après deux semaines avec Nicolas et Romane, nous nous retrouvons tous les deux pour poursuivre le voyage.
A la suite du programme se présente Valley of Fire ou La Vallée de Feu. Et ce parc continue de nous éblouir. La plus belle balade, le Fire Wave, donne l’impression de se balader sur la palette qu’un artiste peintre aurait laissée sur les roches. Le rose s’ajoute à l’orange, au jaune, au blanc. C’est extraordinaire. 

Nous quittons le Nevada pour l’Utah. Sur la highway, un gros bruit à l’arrière du camping-car nous fait nous arrêter. Il s’agit du lanterneau de la douche de la salle de bain qui s’est envolé. Il ne manquait plus que ça. Quand ce ne sont pas des problèmes mécaniques, c’est la cellule qui part en cacahuètes. On se dit que trouver l’équivalent à des prix raisonnables aux États-Unis risque de relever du défi alors que la pièce ne coûte pas si chère que ça en Europe. Dans la demi-heure qui suit, nous nous arrêtons dans la surface de bricolage du coin pour acheter une planche en contreplaqué, une scie, des vis et un pinceau. Pascal remplace le lanterneau et fixe la planche avec quelques acrobaties pour atteindre le toit. Un coup de peinture étanche fera l’affaire pour le reste du voyage.

Nous nous arrêtons à Salt Lake City, la capitale de l’Utah qui a été fondée aux XIXème par Brigham Young, chef des mormons. Visiter cette ville nous permet d’en apprendre un peu plus sur le mormonisme également appelé l’Eglise de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours On se rend à Temple Square, qui comporte les deux monuments les plus importants des mormons, le temple et le tabernacle. 70% de la population de l’Utah est mormone. La polygamie a été officiellement abolie en 1890 mais ça c’est dans les textes. En 1999, sous la pression de l’arrivée des JO d’hiver, l’âge légal du mariage est passé de 14 ans à 16 ans. C’est pas mal quand on sait que certaines étaient mariées dès l’âge de 9 ans. On passe en Dédé devant le Capitole qui est une réplique du Capitole de Washington.

Nous sommes à l’entrée du parc national de Grand Téton dans la ville de Jackson. Celle-ci est décrite comme une ville cow-boy. Il y a bien son parc qui nous attire avec ses arches en bois de wapitis ou d’élans. Certains trottoirs sont en bois et les magasins aussi. Mais, la plupart sont des magasins de souvenirs. Jackson ne nous inspire pas plus que ça, nous avons vu des villes plus charmantes. Nous allons boire une bière au bar Silver Dollar, choisi car son comptoir est orné de 2032 pièces d’un dollar. 

Deux jours dans Grand Téton seront suffisants pour en faire le tour. Nous faisons quelques randonnées mais malheureusement de nombreuses sont fermées pour cause de neige. Nous sommes un peu tôt dans la saison. En revanche, on se régale des paysages.

Grand Téton est accolé au mythique parc de Yellowstone. En revanche, pour accéder à ce dernier, on monte de 400m et de chaque côté de la route, on aperçoit la neige accumulée, aussi haute que Pascale. 

Nous resterons quatre jours dans Yellowstone, parcourant tous les sites. Nous nous levons de bonne heure le matin pour essayer d’apercevoir des animaux sur la route. Beaucoup de bisons, des élans mais pas un seul ours. C’est notre grande déception. On a beau cherché, rien ! Ce qu’on apprend, c’est que les principaux axes qui permettent de parcourir les zones où vivent les ours, sont fermées par les rangers. Les ours sortent d’hibernation, les petits sont avec leur maman. Si, on en apercevra, mais avec les jumelles, et encore …
Quelle merveille ce parc de Yellowstone, on a adoré. Sans doute dans le trio de tête des parcs que nous avons préférés.

Notre dernier parc des Etats-Unis est le parc national de Glacier. Nous arrivons par l’est du côté de Two Medecine Lake et effectuons une mini randonnée le long du lac. 

Nous dormons au camping du côté de Sainte Mary. Le réveil est à 6h00 ce matin, nous partons randonner. Nous ressortons du parc pour rentrer à nouveau du côté de Many Glacier. Quatre kilomètres de piste dure nous attendent. Nous apercevons deux voitures arrêtées sur le bas-côté. Nous stoppons et surprise un grizzli est en contrebas, en train de manger. Pascal attrape son appareil photo, met le gros zoom et le voici en train de se régaler à prendre l’ours sous toutes ses coutures. L’ours n’a rien à faire de nous. Nous sommes à une dizaine de mètres. Pascale courre chercher le spray à ours car Pascal se rapproche un peu trop à son goût pour la photo du jour. Sur le journal du parc, il est indiqué de rester à l’équivalent de sept bus soit quatre-vingt-onze mètres. Pas vraiment ça. On restera près de trois quart d’heure avec lui, le cœur en joie. De l’autre côté du lac, on aperçoit un autre grizzly marcher sur la rive. Sa belle silhouette se reflète dans le lac. 

Nous attaquons la randonnée appelée Iceberg Lake avec des arrêts photos pour le paysage, pour les lacs. L’Iceberg Lake est gelé mais celui plus bas a des reflets magnifiques sous le soleil. Il a fallu prendre quelques précautions pour certains passages de la randonnée. Il y a des écoulements de neige sur le chemin et elle est omniprésente sur la partie finale. Ce n’est pas le moment d’une chute vertigineuse. 

Une autre randonnée le lendemain nous amène au lac Grinnell. Là encore, il y a de la neige. Puis ce pont qui a été supprimé. Il nous faut alors traverser la rivière sur des troncs d’arbres plus en aval. 

Ce qui nous marque, c’est que partout, il est indiqué que nous sommes sur le territoire des ours. Il est conseillé d’avoir avec soi un spray anti-ours. Pascale est devenue experte en crottes d’ours, elle sait les reconnaitre. Nous trouvons aussi des empreintes dans la neige.

Pour aller vers la partie ouest du parc, il faut effectuer un grand détour de cent soixante kilomètres car la route qui traverse est encore fermée à cette saison. Cette route Go-To-The-Sun de toute manière aurait été interdite à Dédé car le parc n’accepte que les petits véhicules. Cette partie ouest est beaucoup plus touristique. Il est possible d’emprunter une partie de cette route fermée, à pied ou à vélo. Nos vélos à assistance électrique nous sont bien utiles.
A un endroit, quelques cyclistes sont arrêtés devant nous. Nous nous arrêtons avec eux : un ours avance sur la route. C’est un grizzli. Nous nous rapprochons, pas trop près. Pascal sort son appareil photo et Pascale le spray à ours. Monsieur Grizzli continue son chemin. Nous sommes à présent une bonne vingtaine de cyclistes à attendre qu’il veuille bien rentrer dans la forêt. Nous reculons au fur et à mesure qu’il avance. Autant le grizzli qui mangeait les racines il y a deux jours paraissait sympathique, autant celui-ci à l’air antipathique et peu rassurant. Derrière lui à bonne distance, c’est le groupe dans l’autre sens qui est bloqué. Nous avons beau faire du bruit, il s’en fiche et continue sa progression. Une voiture de rangers arrive et l’ours se met à courir pour se cacher dans les bois. Dès qu’elle est éloignée, l’ours revient sur la route et continue sa promenade. Il finit par s’assoir sur ses fesses pour se gratter. Au bout d’une quinzaine de minutes c’est une autre voiture de rangers qui le fait se ranger sur le côté. Il y reste. Pascal et deux autres cyclistes passent sur la route. Pascale hésite, elle suit, l’ours est dans les bois et la regarde. Il est impressionnant. Un grizzli peut courir à une vitesse de 50km/h en pointe et courir à 25-30km/h sur une distance de trois kilomètres. Nous avons mis l’assistance de nos vélos au maximum. Pas de stress, la randonnée se termine bien et le paysage est magnifique.

Gérant de station service qui possède un poignard d’un côté et un pistolet de l’autre. On n’est jamais trop prudent. 

On continue dans l’Amérique profonde avec un détour par Coulee City dans l’Etat de Washington. On y avait vu qu’un rodéo allait s’y dérouler. C’est notre deuxième et là nous sommes mitigés. Nous sommes plus près et percevons la peur des animaux quand ils sont ligotés et jetés à terre ou leur souffrance lorsque la corde leur serre le cou. Ne parlons pas du risque des cow-boys jetés à des hauteurs impressionnantes par le cheval ou le taureau. Nous savons que cela fait partie de leur culture. Il y a même une épreuve pour les enfants à partir de trois ans qui doivent tenir le plus longtemps possible sur un mouton qui courre. Ils ont eux droit à un casque. 

Le lendemain, le 29 mai, c’est la parade dans le village pour le Memorial Day, le jour des vétérans tombés au combat. On assiste au défilé et au lâcher de bonbons aux enfants et aux adultes. Ca semble être l’attraction de la ville. 

Ce passage aux Etats-Unis se termine. Nous allons à Port Angeles sur la Péninsule Olympique. Nous ne nous arrêtons pas à Seattle car nous n’avons pas envie de faire une autre grande ville américaine. Nous prenons le ferry pour nous rendre à Victoria sur l’Ile de Vancouver, au Canada. Nous avons fait le plein de courses de ce que nous pensions nécessaire mais ni viande, ni fruits, ni légumes car il y a un passage de douane.